Le trajet de bus entre Cusco et Lima dure environ 23h…. c’est long. Pour une fois, on s’est fait un peu plaisir sur le transport, on a pris un bus cama…Pour ceux qui ne connaissent pas, ce sont des bus avec les sièges qui s’inclinent quasiment à l’horizontal. En plus la compagnie était vraiment pas mal (Tepsa) et les services à bord plutôt bien (repas, couvertures, oreillers, TV avec films en HD, prises électriques… On avait l’impression d’être en première classe d’un avion. On est arrivés à Lima sans savoir où aller, on ne voulait pas rester dans la capitale mais plutôt monter au nord…mais où? Le seul problème c’est qu’on était en plein dans le weekend end de la fête nationale…tous les bus étaient pleins. Ce qui est vraiment mal foutu à Lima c’est que chaque compagnie de bus a son propre terminal, qui ne sont pas forcément à côté. Il ne faut pas oublier que Lima est immense (plus de 8 millions d’habitants) et que ça peut couter très cher d’aller en taxi d’un terminal à l’autre. On a quand même réussi à trouver, en marchant un peu, un autre terminal où le seul bus disponible était pour Trujillo. On se serait crus dans un film de gangsters où les gentils sont poursuivis par les méchants et veulent absolument s’enfuir le plus vite possible : c’est quoi le prochain bus où vous avez de la place? Ok on prend. Sauf que là il fallait pas qu’on soit poursuivis de près parce qu’on a attendu 7h dans le terminal de bus… Bon, on vous rassure, on avait quand même prévu d’y aller !
Après ces légers déboires et une énième nuit dans le bus, on arrive au petit matin à Trujillo, ville de 850.000 habitants, situées au nord de Lima. Là encore on a retrouvé une architecture héritée de la période coloniale : un centre ville traversé par de petites rues étroites, bordées de bâtiments ornés de balcons de toutes les couleurs, la classique Plaza de Arma que l’on retrouve dans quasiment toutes les villes d’Amérique du Sud (une grande place carrée garnie d’arbres et de pelouses, entourée des principaux édifices de la ville). Malgré sa grande taille, Trujillo est agréable. Mais on ne s’était pas arrêtés là pour la ville en elle-même, mais pour son histoire. Et oui, on parle toujours de Cusco et des Incas, mais il ne faut pas oublier que les Incas ont dominé cette partie du continent qu’à partir du XIIIème siècle et qu’avant eux, il existait d’autres civilisations.
C’est aux environs de Trujillo qu’on a notamment retrouvé des vestiges de la civilisation Chimùs, en particulier sur le site archéologique de Chan Chan. Une très grande ville (14km2 aujourd’hui et 24km2 à l’origine) a ainsi été mise à jour. Ce site, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, était une ancienne cité royale entourée de murs comme une vraie forteresse où on peut voir de nombreux tombeaux et sépultures.
Le lendemain, on est allés voir les Huacas del Sol y de la Luna, un autre site dans les environs de Trujillo. Ces deux immenses pyramides ont été construites par la civilisation Moche (bah oui cela ne s invente pas!) qui régna sur une grande partie du Pérou du IIème au VIIIème siècle. Ces temples furent leur lieu de culte principal, on y pratiquait des sacrifices humains où les prêtres buvaient le sang des sacrifiés. Tout au long du règne Moche, chaque dynastie reconstruisait un temple sur l’ancien, ce qui fait qu’aujourd’hui 5 temples se superposent. On parle beaucoup de l’ingéniosité des Incas, mais les Moche ne sont pas en reste. Ce qui a été excavé lors des fouilles est tout simplement sublime et dans un état de conservation remarquable : les murs ornant de nombreux motifs peints en couleurs ont conservé leurs éclat d’origine, plus de 15 siècles après, et le nombre incalculable de poteries intactes retrouvées dans les différentes tombes témoignent d’un savoir-faire immense. Dans le très beau musée jouxtant le site de La Luna y del Sol, on a pu admirer de nombreux objets en terre ou en métal (or, argent, bronze…) retrouvés lors des fouilles.
En revenant à l’hôtel, on s’est occupé d’un problème un peu plus contemporain : notre site internet. Comme beaucoup l’on peut être remarqué, et comme certains nous l’ont fait remarquer, notre site ne fonctionnait plus depuis quelques jours. On avait contacté notre hébergeur qui nous a annoncé la bonne nouvelle qu’on s’était fait pirater… et qu’ils ne pouvaient rien faire, leurs services n’incluent pas la programmation et la réparation de sites. Il a donc fallu qu’on s’y attèle. Biket a passé toute la soirée et la nuit à bricoler des feuilles de codes… totalement nouveau pour lui. Il a fallu changer manuellement toutes les feuilles de codes une à une, plusieurs milliers en tout. Ca a été très long et fastidieux, mais quand ça a marché c’était la délivrance.
On est ensuite partis à Chiclayo, une autre ville un peu plus au nord de Trujillo. Là encore on a retrouvé la même architecture, en plus moderne, mais là encore on venait voir les environs et pas la ville en elle-même. On a vu quelques sites archéologiques de la civilisation Moche mais le but principal était le Museo Tumbas Reales de Sipán, a priori un des plus beaux musées du Pérou. Déjà pour y rentrer, il faut montrer patte blanche : dépôt obligatoire des sacs, appareils photos, caméras, téléphones et on a droit à une fouille au détecteur à métaux en montrant le passeport… pire que pour rentrer dans un avion. Mais que renferme donc ce musée pour qu’il soit aussi bien gardé. On a vite compris parce que dès les premières salles on était ébahis : des centaines, voire des milliers d’objets en or massif retrouvés dans les tombeaux des rois Moche. De superbes masques, colliers, boucles d’oreilles, divers objets de cultes étaient exposés derrière de solides vitrines; tout était très bien travaillé, très fin, du pur art. Outre ces objets en or, argent et bronze, le musée renferme un très grand nombre d’objets en céramique. La découverte de tous ces objets dans les tombes des rois Moche représente tout simplement la plus grande découverte archéologique du Pérou lors de ces 50 dernières années. Tout était magnifique, et surtout superbement mis en valeur. Le Museo Tumbas Reales de Sipán est pour sûr le plus beau musée qu’on ait visité au cours de notre tour du monde; le seul regret est qu’on ne pouvait pas y faire de photos pour faire partager les objets qu’il renferme.
Après ces étapes historiques, nous avons repris la route pour notre dernier pays (déjà!!!), l’Equateur.
Il faut toujours se méfier des moches…
(voilà, ça c’est fait ! je laisse les autres faire de vrais commentaires maintenant ! ^^)