Après avoir descendu pas mal avec la route de la mort, on a décidé de prendre de la hauteur, pour une autre activité qui nous tenait également à cœur : l’ascension d’un sommet.
On voulait effectivement tenter de gravir un sommet en Amérique du Sud, on ne savait pas trop où et quel sommet. Après avoir passé quelques jours à La Paz, on s’est rendus compte que plusieurs sommets étaient possibles, on a finalement porté notre dévolu sur l’Huyana Potosi, 6.088m.
Encore une fois, on a fait quelques agences avant de trouver celle qui nous convenait : All Transport. Le contact est passé rapidement, le prix nous convenait et surtout on a pû voir et tester le matériel avant de se décider, chose qu’aucune autre agence ne nous avait proposée avant. C’est peut-être un des sommets de 6.000m les moins chers au monde : environ 90€ tout compris (transport, logement, nourriture, guide, matériel).
L’ascension était prévue sur 3 jours. On est partis le premier jour vers 9h du matin, relativement tard mais c’est pas grave parce que cette première journée était une journée d’entrainement et d’acclimatation. On est arrivés au refuge, situé à 4.700m, et après un repas basique, on a pris le matériel et nous sommes montés sur un glacier tout proche. Le but de la journée était de nous apprendre à marcher avec des crampons et un piolet et nous apprendre les rudiments pour grimper une cascade de glace. Et oui, l’Huyana Potosi est une montagne recouverte d’un glacier et toute l’ascension se fait sur la neige, avec le matériel adéquat (crampons, piolet, chaussure de neige, harnais, casque…) et encordés.
On a ainsi marché quelques heures sur le glacier et on a même grimpé une cascade de glace d’une petite dizaine de mètres. N’ayant jamais effectué ce genre de choses, on était comblés puisque c’est relativement différent de marcher avec des chaussures de randonnées classiques.
Le lendemain matin on est partis avec tout notre équipement dans le sac, une vingtaine de kilos, pour atteindre le second refuge, situé à 5.200m, d’où commencerait la véritable ascension. On a mis environ 1h30 pour monter les 500m de dénivelé séparant les deux refuges, avec les gros sacs sur le dos et l’altitude, on était bien contents d’arriver au refuge. On a passé l’après midi à attendre et à s’acclimater à l’altitude. On a mangé le soir vers 17h, et on s’est mis au lit vers 18h. Il faut dire qu’on se levait quelques heures plus tard, à minuit parce que l’ascension débutait vers 1h.
Malgré l’heure de coucher et l’altitude, on a quand même réussi à dormir un peu. Après un réveil dans le froid et un bon petit déjeuner, on s’est équipés de tout le matériel, on a allumé la frontale et on est partis sur la neige et dans le froid, il faisait environ -10°C.
La première côte était assez raide et a commencé à nous réchauffer. Là on était contents d’avoir des crampons à neige sous les chaussures parce que ça montait bien. On était aussi contents d’être encordés, ça faisait une sécurité supplémentaire parce que les pentes étant tellement raides qu’une chute aurait été fatale.
On a marché comme ça dans le noir pendant 2 heures jusqu’à ce qu’on arrive à une crevasse qui semblait être récente : les guides ont évalué la situation, testé quelques voies puis se sont lancés. On a dû enjamber cette grande crevasse et escalader une paroi de glace d’une quinzaine de mètres pour franchir l’obstacle.
Après ça on a continué notre chemin en marchant et en s’arrêtant souvent. A l’altitude où on était, il fallait ménager nos efforts si on voulait arriver au bout parce que gravir une côte à 1.000m d’altitude et à 6.000m, c’est complètement différent compte-tenu du manque d’oxygène dans l’air.
Mais comme nous avancions bien, notre guide nous a fait ralentir l’allure parce que sinon nous serions arrivés au sommet avant le lever du soleil, ce qui n’aurait pas trop d’intérêt.
Après une ultime côte on est arrivés à la fameuse crête synonyme de l’aboutissement. Cette crête était étroite d’un mètre maximum, et chaque côté tombait dans un vide d’un kilomètre. Là-encore on a dû s’aider du piolet pour se maintenir dessus.
Quelques dizaines de mètres plus hauts, on est arrivés sur un mini plateau, le soleil commençait à illuminer la neige, on ne voyait aucun obstacle plus haut que là où nous étions : ça y’est on était arrivés au sommet !!!
On est restés une bonne demi-heure à regarder le soleil se lever, à apprécier la vue et tout simplement à savourer l’instant d’être en haut d’une montagne à 6.088m. On voyait jusqu’au lac Titicaca, pourtant plusieurs centaines de kilomètres plus loin.
Il nous a fallu un peu moins de 5h pour arriver au sommet. Malgré l’appréhension de l’altitude et du froid, on n’a pas trop souffert pour arriver en haut ; on en a quand même chié, bien évidemment (on avait payé pour ça), mais pas tant que ça, beaucoup moins que pour gravir le Rinjani en Indonésie quelques mois auparavant. On avait le souffle plus court quand on était en haut, mais pas tant qu’on l’envisageait.
On a ensuite attaqué la descente, cette fois dans le jour. On s’est alors rendu compte des pentes qu’on avaient grimpées dans le noir quelques heures avant : c’est comme si on avait grimpé une piste noire de face pendant 5h. On a aussi vu les crevasses au-dessus desquelles on est passés : heureusement qu’il faisait nuit parce que certaines plongeaient sous nos pieds sur plusieurs dizaines de mètres.
Arrivés au refuge, on s’est reposés un peu, on a remis tout l’équipement dans le sac et on est redescendus au premier refuge avec nos 20kg sur le dos…
Bien contents d’être arrivés en bas, on est repartis à La Paz. On s’est arrêtés un peu plus loin sur la route pour contempler une dernière fois le mont Huyana Potosi et on s’est dit avec un grand sourire de satisfaction : putain, on l’a fait !!
Oh p… mais ça avait l’air super chaud ! Chapeau les bikets ^^
La petite crete etroite avec le vide… Hmmm… J imagine bien, c est tout ce que j aime 🙂
Vous avez de quoi etre super fier de vous. En effet, chapeau les bikets!
On ne la voyait pas, heureusement peut être, c’est qu’une fois arrivés en haut 🙂
Salut
Bravo à vous pour cette superbe grimpette.
Vous êtes vraiment des « pros » et je dirais même des champions.
Si vous allez skier l’hiver prochain, rien ne vous fera peur.
Continuez votre aventure à fond.
Sans vous saper le moral on n’a pas l’impression de vous voulez revenir.
Pour changer vous nous ferez un nouveau « site » pour vous suivre sur vos journées de travail.
Je suis un peu méchante là.
A très bientôt pour la suite ………
Bisous
Claude et Michel
bonjour je vous remercie de mettre ce blog , et très heureux de faire partie de vos commentaires sur la tournée Huayna Potosi
voeux très heureux et bons
Richard