Arrivés au petit matin par un bus de nuit en provenance de Sucre, on a tout de suite ressenti les effets de l’altitude. On était beaucoup plus facilement essoufflés qu’à Sucre, et il faisait un peu plus frais, sans pour autant froid. Il faut dire que la capitale économique de la Bolivie s’étend de 3.600 à 4.200m d’altitude.
On a trouvé un petit hôtel dans une petite rue du centre et on a commencé à partir explorer cette grande ville de quasiment 1 million d’habitants (bien plus quand on y ajoute El Alto, la ville adjacente) et dont on ne connaissait pas grand chose.
On a en fait été très agréablement surpris : plein de petites rues pavées, tous les bâtiments sont faits en briques rouge, de très beaux monuments, aucun sentiment d’insécurité…
Sa situation au fond d’un canyon donne également beaucoup de charme à La Paz ; quand on est dans les quartiers centraux, dans le fond du canyon, on voit les deux versants recouverts de maisons et immeubles en briques. Cette uniformité de couleur donne un charme tout particulier à la ville.
Un des points intéressants de La Paz c’est qu’il y a beaucoup d’activités et de sites à visiter dans la ville, mais aussi dans la région environnante, notamment la descente de la « Route de la mort » en VTT et l’ascension de sommets.
Dans la ville en elle-même, on est allés assister à des matchs de Cholitas. C’est du catch féminin où les combattantes sont habillées en tenue traditionnelle. C’est plutôt rigolo et surprenant à regarder…10min, parce qu’au bout de 1h30, ça devient assez chiant. Le plus sympa, c’est de voir les locaux qui sont complètement pris par le match. Heureusement, sur la route pour y aller, on s’est arrêtés à un mirador en haut d’un versant pour admirer la ville : c’est vraiment très joli. Sans pour autant regorger de bâtiments historiques remarquables, c’est l’ensemble qui donne un très bel effet. Cette vue en hauteur sur tout la ville donne l’impression que c’est un empilement de légos de la même couleur dans un canyon dont tout est recouvert de petites constructions. En plus de cette très belle vue en premier plan, on voit en arrière plan toute la cordillère des Andes avec ses sommets enneigés, dont l’Illimani qui culmine à 6.462m.
Au cours de visites des quartiers centraux à l’opposé du nôtre, sur l’autre versant, on a eu la bonne surprise de découvrir des rues plus anciennes avec des monuments et des maisons avec une architecture un peu plus travaillée. On s’est arrêtés un peu par hasard dans une cour de maison (beaucoup de bâtiments ont des cours intérieure qu’on ne soupçonne pas du tout de la rue) où on a visité le musée des instruments de musique. Ce petit musée très bien présenté propose de voir un nombre incalculable d’instruments anciens ou récents, locaux ou étrangers, mais pour beaucoup très originaux. On peu même en essayer quelques-uns, un vrai bonheur.
Tout au long de nos déambulations citadines, on a croisé beaucoup de pacéniens et pacéniennes en tenue traditionnelle. Les femmes portent de beaux chapeaux, de type chapeau melon, de grandes jupes bouffantes et arborent très souvent deux longues tresses reliées entre elles au bout par une petite décoration en laine. Les hommes eux sont vêtus de ponchos colorés, d’un bonnet bolivien surmonté d’un chapeau ( beaucoup plus rare).
Une chose assez surprenante est le « marché aux sorcières ». Dans quelques rues piétonnes, de nombreux stands, souvent tenus par de vieilles boliviennes, proposent une grande quantité d’herbes médicinales, de boissons et décoctions en tout genre et…des fœtus de lama séchés. C’est assez étonnant, mais très utilisé : quand une maison est en construction, la tradition veut que l’on enterre un fœtus de lama dans les fondations pour protéger la maison. Outre le marché aux sorcières, les rues de La Paz sont quasiment toutes bordées de marchés et marchants ambulants en tout genre : vêtements, nourriture, dvd, appareils électriques, câbles…
Au final, on est restés quelques jours à La Paz, entrecoupés par l’ascension de l’Huyana Potosi et la route de la mort, mais on ne s’est jamais ennuyés, et faits de belles rencontres, on a beaucoup apprécié cette ville.
Ça a l’air effectivement attachant comme ville.