Pour la fin du voyage au Myanmar, on voulait faire une « croisière » sur l’Ayeyarwady, l’un des principaux fleuves du Myanmar. Pour ça, on a décidé d’aller à Katha, petite ville du nord du pays.
Afin d’économiser un peu et de profiter au maximum de la vie locale, on décidé d’y aller en train de nuit… quelle erreur ! Ces trains ne sont pas plus confortables que les trains de jours (mêmes bancs en bois), sauf que l’on doit y dormir…
Enfin arrivés à destination (avec 3 heures de retard), on prend un autre petit bateau pour aller à Shwegu, petite ville un peu plus au nord de Katha. De là, on prend un autre bateau encore plus petit pour aller sur l’autre rive pour visiter un monastère très isolé et entouré de 7.000 petits stupas (pour la plupart dans des friches et très endommagés. Avant de reprendre notre bateau-taxi, nous avons eu droit à un beau coucher de soleil sur le fleuve.
De là, on envisageait prendre le ferry (slow boat) pour redescendre jusqu’à Mandalay. Le problème est que ces gros bateaux posent des problèmes pour naviguer sur l’Ayeyarwady. Cette rivière, pourtant large de plusieurs centaines de mètres (voire plus d’un kilomètre par endroits) est peu profonde et parsemée de bancs de sables, ce qui rend la navigation très difficile et les retards inévitables.
Mais quand on parle de retard, ce sont de vrais retards…
En compagnie de 3 autres français rencontrés à Katha, on a passé une bonne partie de la journée à prospecter et se renseigner sur l’arrivée du bateau. On a dû poser la question à environ 50 personnes, et on a eu quasiment 50 réponses différentes… même au bureau chargé de vendre les billets, les réponses étaient différentes selon l’interlocuteur.
C’était un peu un dialogue de sourd :
– Is there a boat today ?
– No
– No boat ?
– Yes
Ce qui fait qu’au matin où ce fameux bateau devait passer on a attendu 3h… no boat. Au passage d’un fast boat (petit bateau) on s’est décidé au dernier moment et on a couru pour monter dedans et nous redescendre à Katha. De là on a encore prospecté pour le ferry : on nous a dit qu’il aurait du retard. Il devait passer à 16h mais qu’on devait attendre jusqu’à 22h pour être sûrs. A 21h30, on a commencé à désespérer et nous sommes partis nous coucher. Le lendemain à 6h du matin, le gérant de la guesthouse est venu frapper à notre porte pour nous dire que le bateau venait d’accoster au port, on s’est habillés et avons rangé notre sac en quatrième vitesse et avons couru au port… enfin on l’avait eu ce bateau maudit, avec 14h de retard.
Pour mieux se mélanger aux birmans, on a pris un billet en « ordinary class » ; en gros on avait un rectangle dessiné sur le sol du pont, au milieu de dizaines de personnes couchées par terre, ayant installé des camps de fortune.
Le trajet était prévu pour être long et nous devions passer une nuit à bord, couchés à même le sol sur le pont en acier (un peu froid et dur). A l’arrêt suivant, on est descendus acheter une paillasse pour un peu plus de confort, juste un peu).
On a passé la journée sur le pont supérieur, au soleil, à regarder défiler le paysage et à observer les zigzags du ferry pour éviter les bancs de sable cachés sous la surface (deux personnes étaient assises à l’avant du bateau et sondaient le fond avec des tiges de bambou, un peu archaïque comme sonar).
Le soir venu, au moment de se coucher, il commençait à faire froid et nous n’avions pas de couverture ; notre très gentille voisine nous a alors prêté une couverture qu’on a accueillie avec grand plaisir. On s’est réveillés en pleine nuit et on a alors vu qu’elle nous en avait rajoutée une autre alors qu’on dormait ; un peu plus tard, on a ouvert l’œil et on a vu qu’elle réajustait nos couvertures pour ne pas qu’on ait froid, en gros elle nous bordait. On ne soulignera jamais assez la gentillesse des birmans, surtout que cette même dame nous avait déjà donné du poulet et des bananes à manger dans la journée. Tout au long du trajet, des birmans venaient nous voir et essayer de nous parler mais ne parlant pas un mot d’anglais et nous 4 mots en birman, cela se finissait toujours dans de grands éclats de rire.
Ce sont exactement des moments comme ceux-ci que nous étions venus chercher à bord de ce bateau, et non le confort d’une croisière touristiques, d’ailleurs, nous étions les seuls touristes sur le pont.
Au petit matin, malgré les attentions de notre charmante voisine, on s’est réveillés tout courbaturés et cassés en 2 : dormir sur un pont métallique, en plein vent et avec pour seul matelas une natte en paille, c’est pas la grand confort ; mais on ne regrette pas du tout, surtout que les paysages durant le trajet étaient uniques. On a même eu la chance d’apercevoir un dauphin de l’Ayeyarwady, alors qu’il n’en resterait qu’une cinquantaine.
On est arrivés à Mandalay le lendemain à 13h. Le trajet a duré 30h, alors que ce même trajet en bus aurait pris une dizaine d’heure ; mais c’était une belle expérience.
Coucou
Merci de ce beau récit et de ces photos.
Quel courage et tenacité pour arriver à vos fins.
Enfin bref, vous savez vous débrouiller.
Continez, on attent la suite.
Bisous
Claude et Michel
Bonjour Ondine,
Vos reportages sont toujours aussi sympa et nous apportent un peu d’air frais.
Je vous souhaite à tous les deux une excellente année 2014 avec des tonnes de bonheur…et surtout beaucoup de souvenirs des trips qui vous restent à parcourir.
Bien amicalement.
Philippe
super expérience aux coté des birmans ce peuple adorable chapeau pour votre endurance mais quand on est dans un environnement superbe et chaleureux on trouve des forces ….Encore des mois à me réjouir de récits et de photos .continuez vous êtes des champions !! Gros bisous et voeux de bonheur
« L’aventure c’est l’aventure » et vous vous y entendez pour maintenir le suspense…
Meilleurs voeux pour la suite.