21 novembre 2024
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Percée au sein du pays Shan

Arrivés à Hsipaw à 5h par un bus de nuit, nous patientons dans une « tea-house » jusqu’à ce que la guesthouse soit ouverte.

Une fois notre logement trouvé, nous partons pour une balade dans la ville. De taille moyenne, Hsipaw est cependant une des principales villes de l’Etat Shan, seconde ethnie du Myanmar (après les birmans). La ville en elle-même ne présente pas beaucoup d’intérêt, la visite des monuments a été assez rapide : un monastère, quelques temples, une tour de l’horloge, le marché… Mais, c’est quand même une ville paisible au bord de la rivière Dokhtawady. Ici, ce sont les alentours qui ont de l’intérêt, les villages traditionnels Shan.

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Le lendemain matin nous partons pour une randonnée de 2 jours. Le chemin s’enfonce dans les montagnes tout en traversant de nombreuses cultures et forêts. Notre guide nous explique, à son grand regret, en chemin, que depuis 2008, une grande partie des forêts recouvrant les montagnes ont été arrachées pour laisser la place à des cultures de riz, légumes, piments, thé… et ces cultures ont également changé, jusqu’en 2008 on y cultivait beaucoup d’opium dans la région.

Les paysages y sont beaux, mais c’est vrai qu’avant cette déforestation, ils devaient être encore plus remarquables.

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Les nombreux villages traversés nous montrent la vie de villages Shan et Palaung (minorité ethnique) et la particularité de leurs habitations : de grandes maisons en bois et bambous montées sur pilotis (alors qu’on est en montagne) et ne disposant que de 2 pièces (une grande pièce principale et une chambre commune à toute la famille).

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Arrivés au village de Pankam nous sommes accueillis par notre hôte, avec un très bon repas typique concocté avec uniquement des produits locaux : riz (évidemment !), moutarde sauvage, feuilles d’arbres, légumes divers, piment, huile de sésame … que du bio et du fait maison. C’était délicieux !!

Notre visite du village nous emmène à l’école primaire où 3 institutrices se partagent 65 élèves répartis sur 5 niveaux dans une seule salle de classe; jusqu’à l’année dernière il n’y avait qu’une institutrice pour l’école (72 élèves, 5 niveaux), alors qui dit mieux ? Bon, on avoue on a un peu perturbé la classe en arrivant en plein cours !

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Nous nous sommes promenés l’après-midi dans le village et les plantations de thé au alentours. Deux petites vieilles nous ont invités à boire un thé chez elles, c’était un super moment, heureusement que le guide était là pour nous traduire.

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Le lendemain, nous sommes redescendus vers Hsipaw par un sentier surplombant la vallée étendue.

Le retour de Hsipaw à Mandalay s’est effectué en train…quel moment !

Et c’est après que ça s’est corsé… On est arrivé vers 22h et on n’avait pas réservé d’hôtel. On est sorti de la gare pour en chercher un, mais à cette heure là tout est fermé, y’a personne dans les rues, quasiment pas une voiture, c’est un peu glauque.

On a marché quasiment 1h avec nos gros sacs pour essuyer des refus de plusieurs guesthouse qui étaient soit complètes ou soit n’avaient pas la licence pour accepter les étrangers, ou encore les prix étaient au-delà de notre budget.

Arrivés au Smart Hotel, un hôtel plutôt luxueux, la chambre qu’ils nous ont proposée étaient à 80USD, soit bien au dessus de notre budget. On était dépités, on n’en pouvait plus et en plus on a failli se faire attaquer plusieurs fois par des bandes de chiens des rues, alors on a tenté le tout pour le tout : on leur a demandé si on pouvait dormir sur leur canapé dans le hall. Ils étaient d’accord.

Bon on a passé la nuit sur des canapés en cuir très confortables dans un hall d’hôtel de luxe entourés de 3 veilleurs de nuit. Le lendemain matin, pour les remercier, on a quand même prix le petit déjeuner chez eux. On est partis se balader dans Mandalay pour acheter notre billet de train pour l’après-midi, au retour à l’hôtel, où nous avions laissé nos gros sacs (même s’ils n’étaient pas très chauds puisque nous n’étions pas officiellement clients) nous avons rencontré le manager de l’hôtel, un homme d’une soixantaine d’année qui parlait parfaitement bien le français ; nous nous attendions à devoir payer quelquechose ou à des remarques déplaisantes, mais pas du tout, nous avons discuté pendant presque une heure autour d’une tasse de thé et il nous a dit qu’on pouvait rester attendre dans le hall jusqu’à notre train du soir, qu’il n’y avait aucun problème. Il a même demandé à un de ses employés d’aller nous chercher un rouleau de PQ puisque ça pouvait être utile dans le train. Vers 13h, on est redescendus de la salle de restaurant pour aller déjeuner, il nous intercepté et nous a demandé où nous allions et si nous avions un restaurant. N’ayant aucune réservation il a appelé un restaurant qu’il connaissait bien, après le coup de fil il nous a indiqué où était le restaurant et nous a dit que le repas était gratuit pour nous !! on n’en revenait pas et on trouvait même ça un peu bizarre. Arrivés au resto, on a été reçus comme des princes : on nous a emmenés dans un salon privé où la table était remplie de nourriture (en plus c’était bon), à volonté ; en descendant une autre table nous attendait avec des desserts et cafés…

Cet excès de gentillesse nous a paru bizarre, voire troublant, mais au final pas totalement délirant compte tenu de l’accueil et la bienveillance des birmans.

Après notre nuit dans le bémo en Indonésie, c’était notre deuxième plan galère du voyage, mais au final c’était pas si galère que ça.

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