3 décembre 2024
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Bromo et notre coup de coeur pour le Kawa Ijen

On ne pouvait pas aller au pays des volcans sans aller faire de la grimpette sur certains d’entre eux. C’est pourquoi nous avons opté pour les monts Bromo et Kawa-Ijen. Pour y aller, nous avons pris un tour que nous avions réservé dans une agence de Yogyakarta ; en effet, il est très difficile de voir ces volcans sans guide.

Notre minibus nous a pris à notre hôtel à 7h30, et c’est parti pour 12h de route (avec la fameuse conduite javanaise – heureusement nous étions à l’arrière du minibus et ne voyons pas trop la route), pour arriver à Probolinggo où nous changeons de minibus (celui-ci beaucoup moins confortable) pour aller dans un village de montagne non loin du mont Bromo. Ce trajet nous a permis de faire la connaissance de 2 jeunes étudiants français (Jordan et Nathan) avec qui nous avons sympathisé et bien rigolé pendant ce tour.

Mont Bromo

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Le meilleur moment pour voir le Mont Bromo est de le voir au levé du soleil… il a donc fallu se lever à 3h30 du matin ; nous avons pris une Jeep pour aller au point d’observation où nous avons pu admirer le levé de soleil sur le Mont Bromo et le Mont Semeru (autre volcan situé derrière Bromo, point culminant de Java – 3.676m) et le Mont Batok. Malgré le froid dû à l’altitude et au réveil matinal le levé de soleil était magnifique, ces deux volcans étant semblables à deux cônes d’encens tant dans leur forme que dans leurs jets de fumée. Malheureusement, le Mont Bromo étant une des activités touristiques principales de l’est de Java, nous n’étions pas seuls…environ 200 Jeeps avaient fait le même trajet que nous, chacune transportant entre 5 et 7 touristes…

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Après environ 2 heures de contemplation, nous sommes descendus au pied du volcan pour en effectuer l’ascension : les faces étant couvertes de cendres et poussières volcaniques, un escalier nous permet de monter jusqu’au sommet. Pour y arriver il faut slalomer entre les nombreux touristes et les chevaux qui emmènent les touristes un peu trop fainéants et tout ça dans un nuage de poussière. Arrivés en haut, se dévoile alors un somptueux cratère avec en son centre un lac géothermique (eau à environ 80° et certainement saturée de cyanures, souffre ou autre substance que nous avons déjà pu observer en Islande, en Nouvelle-Zélande ou à Yellowstone aux Etats-Unis). De ce lac s’échappe une épaisse fumée blanche nous donnant l’impression que le volcan est en activité et prêt à faire jaillir des tonnes de lave… mais nous sommes rassurés, ce volcan toujours en activité n’a eu que 3 éruptions au cours des 10 dernières années (la dernière éruption a eu lieu en 2011), ce serait quand même balot qu’il décide de se réveiller à ce moment…

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Après ce premier épisode volcanique, nous reprenons la route en direction du Mont Kawa-Ijen, situé à environ 8h de route.

 

Kawa-Ijen

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Pour aller voir ce volcan, nous avons opté pour une visite encore plus matinale (levé à Minuit et demi) pour découvrir un spectacle unique : le « blue fire » et descendre au fond du cratère, ce qui est normalement interdit.

La particularité du Mont Kawa-Ijen est que son cratère renferme un lac d’environ 60Ha, pour une profondeur de 150 m d’eau soufrées (d’où sa couleur vert-jaune). Le souffre, en constante effusion de vapeur dans le volcan se cristallise au contact de l’air extérieur, formant ainsi des blocs solides. Lors de sa sortie des parois du cratère, le souffre s’enflamme pour créer de gros chalumeaux bleu, d’où le « blue fire » que l’on ne peut observer que de nuit. Pour nous permettre de voir ce phénomène, nous avons dû atteindre le sommet du volcan par un petit chemin d’environ 3km (intégralement de la côte à environ 25%) pour ensuite redescendre dans son cratère par un sentier très chaotique, voire dangereux. Dans le fond du cratère, les vapeurs de souffre sont telles qu’il est très fortement recommandé de porter un masque à gaz ; nous n’en avions pas mais en avons improvisé un avec des foulards imbibés d’eau que nous avions plaqué sur notre nez et notre bouche. Heureusement, le vent était dans le bon sens, les fumées irritantes se dégageaient principalement à l’opposé de nous. Après cette randonnée nocturne (à la frontale !) d’environ 2h, le spectacle est époustouflant : à travers les nuages de vapeurs de souffre, nous distinguons un mur de flammes bleu, comme si Arthur Martin avait décidé de tester son stock entier de gazinières dans le fond du volcan… impressionnant.

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Après 1 h de ce spectacle, notre guide nous fait remonter (il ne faut pas trop abuser des vapeurs de souffre) au sommet pour nous en faire faire le tour et se placer à l’opposé du cratère pour voir le soleil se lever (il commençait à être tant parce qu’il commence à faire froid) : de ce point de vue, on surplombe le cratère et là on peut voir la grandeur du lac.

L’autre grande particularité est que le Mont Kawa-Ijen est exploité par des mineurs pour son souffre. Nous avions vu un reportage à « envoyé spécial » peu de temps avant notre départ sur ces mineurs, mais les côtoyer réellement est tout autre chose. Notre guide (cette excursion ne peut être faite que par l’intermédiaire d’un guide local), Aïdi, un jeune d’environ 25 ans, nous a expliqué le travail des mineurs durant notre ascension.

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Ces derniers, travaillant de jour comme de nuit (on en a croisés plusieurs sur le chemin nous menant au sommet… il était 1h du matin) descendent dans le cratère 2 fois par jours pour prélever des blocs de souffre qu’ils mettent ensuite dans deux paniers accrochés à un perche de bambou. Ils remontent ensuite ce convoi, la perche sur l’épaule, jusqu’en haut du cratère pour le redescendre au village 3km plus bas. Jusque là, rien de vraiment impressionnant, sauf que les mineurs portent entre 70 à 80 kg à chaque trajet !!!! (Quasiment 2 sacs de ciments sur les épaules sur plus de 3km avec un dénivelé digne d’une piste de KL !!!) ; il leur faut environ 1h du village pour atteindre le fond du cratère (bien plus rapide que nous) et 2h pour en remonter les 80 kg de souffre (véridique, nous avons assisté à la pesée qui se fait à mi-chemin) et les redescendre au village.

Chaque kilo de souffre est vendu environ 700 roupies (soit environ 5 centimes d’euro), soit un trajet leur rapporte à peu prêt 50.000 roupies (environ 3,30 €)… ça se passe de commentaire. Ces mineurs travaillent sans masque, au mieux leur moyen de se protéger des vapeurs toxiques est de mordre dans leur bonnet ou dans un gant ; leur espérance de vie est relativement basse.

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Tout ceci, nous l’avons vu, mais cela nous a également été expliqué par notre guide Aïdi; nous lui avons alors demandé s’il avait déjà fait ce trajet, il nous a alors dit qu’il était lui-même mineur mais que les mineurs ne descendaient pas tous les jours dans la cratère puisque sinon le physique ne pourrait pas tenir et que durant ses journées de « relache », il emmenait des touristes. C’est plus tard dans la matinée quand il a commencé à faire chaud que nous avons eu la confirmation : il a enlevé son pull pour se mettre en débardeur, et là nous avons compris qu’il ne bluffait pas, ses épaules étaient très développées et recouvertes d’une espèce de corne. Sur le chemin du retour il a même aidé un de ses « collègues » en redescendant un panier de souffre (il ne faisait « que » 70 kg) ; il continuait à nous parler tout en ayant ce poids sur les épaules. Il m’a proposé de porter ce chargement pour essayer mais j’ai préféré éviter de me broyer plusieurs vertèbres à seulement une semaine de notre périple ; et nous qui pensions que nos sacs étaient lourds !!!

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Cette rencontre avec Aïdi a été notre premier coup de cœur du voyage. Avoir discuté avec ce jeune mineur qui nous parlait de son métier (certainement l’un des plus durs au  monde) avec une telle humilité (il ne nous a avoué faire ce métier qu’après 5 heures passées avec lui, et après que nous lui ayons demandé) nous a fait prendre conscience qu’il ne fallait pas que l’on se plaigne trop. Au moment du départ, il nous a serré dans ses bras et nous a demandé nos coordonnées facebook (et oui, facebook est vraiment partout).

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12 comments

  1. super photos bravo aux leve-tot mais la récompense a ete assurée pour nos volcanologues débutants .Le top surement: l’expérience humaine avec les locaux vaste sujet à réflexion! Continuez à vous régaler et me faire réver

  2. WAHOU! Impressionnant!!! Vous nous faîtes rêver!!
    Bisous à tous les 2

  3. Quel reportage fantastique!!!!
    Époustouflant.
    Bravo à vous.

  4. Bravo à vous. Tous les jours vous nous faites rêver.
    Vous êtes des lève-tôt (plus tôt que pour aller au boulot) mais nous nous réjouissons de votre aventure et de vos rencontres de personnes très enrichissantes pour vous.
    Nous vous suivons tous les jours.
    Bisous à vous.

  5. On rêve devant notre ordi avec Sophie ! C’est émouvant de lire ces belles rencontres, et de pouvoir participer virtuellement à cette fantastique aventure. Continuez à nous faire partagez vos péripéties, et profitez à fond !

  6. Quel début !! On ne va jamais pouvoir tenir le coup avec des récits et des images pareils.
    Bravo et merci de nous faire rêver, voyager et partager toutes ces émotions.
    Biz à vous.

  7. Superbe sujet sur le Kawa Ijen. C’est certain que je ne regarderai plus le soufre (que j’utilise beaucoup en formulation chimique – Caoutchouc) de la même façon. Je découvre aujourd’hui votre « périple » qui semble bien porter son nom au vu de la difficulté de vos déplacements pour atteindre les sites. Que de belles photos sur ces beaux paysages. On aimerais bien suivre vos pas et découvrir aussi cette partie du globe… mais aujourd’hui ce ne sera qu’a travers mon écran. Je suis certain que je vais être impatient de découvrir la suite de vos aventures mais vous avez déjà mis la barre très haute avec ce sujet terriblement bien traité. Alors tenez (ou garder) bien le cap et PRUDENCE.
    Eric

  8. Pensée pour vous. Un reportage sur les mineurs du Kawa Ijen vient d’être diffusée sur 7 à 8. Impressionnant.

  9. Bonjou,

    Est il possible d’avoir le nom de l’agence et du guide qui vous a organisé ce tour?
    Merci beaucoup et bonne suite!

    • Bonjour,
      merci pour cet email. Malheureusement nous ne nous rappelons plus du nom de l’agence. C’était une petite agence dans la rue « Jalan Prawirotaman III » à Yogyakarta. Nous avions payé 675.000 IDR par personne pour 3j/2n.
      Il y a plein d’agences dans le coin qui pratiquent des prix similaires. Il faut penser à négocier.
      N’hésitez pas à nous poser d’autres questions si besoin.
      Bon voyage,
      Les Bikets

  10. Bonjour,
    votre article est tout simplement sublime. je part cet été et j’ai bien l’intention de faire le tour bromo et ijen depuis yogyakarta seulement voila personne n’est capable de me conseiller une bonne agence! la votre à l’air d’avoir tout bien organiser, j’ai vu que vous ne vous souveniez plus du nom mais peut être auriez vous d’autres points de repères pour trouver cette petite agence?
    merci par avance pour votre réponse
    léa

    • Bonjour,
      Merci beaucoup !L’agence se situait dans la rue JL Prawirotaman 3 , mais souvent les petites agences se regroupent ensemble. Bon voyage en Indonésie, un pays superbe.

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