L’Ile de Pâques était une des étapes clé de notre tour du monde. C’est un des endroits où nous voulions absolument aller, une des premières destinations que nous avons notée quand on a défini le trajet. Pourquoi on voulait tant y aller ? Qu’est ce qu’il y a à y faire dans ce tout petit endroit perdu au milieu du Pacifique si loin de la France ?
Déjà cette ile nous a toujours fascine par son isolement, à 3.700km des côtes chiliennes et a plus de 4.000km de la Polynésie Française ; c’est sans doute une des iles les plus isolées au monde. Ensuite, l’ile de Pâques intrigue par les mystères qu’elle renferme, en particulier avec ses Moais, les fameuses statues de l’ile de Pâques. Et enfin, cette île est tellement loin que les billets d’avions depuis la France coûtent très cher, de plus que l’ile est tellement petite que 5 jours peuvent suffire pour la visiter ; c’était donc l’occasion de nous y arrêter, en traversant le Pacifique entre la Nouvelle Calédonie et l’Amérique du Sud. Sauf que pour s’y arrêter il fallait d’abord faire une escale en Polynésie : et oui, nous nous sommes arrêtés en Polynésie à cause de l’ile de Pâques, et non l’inverse. Bon au final on ne regrette pas du tout notre « arrêt forcé » en Polynésie, bien au contraire.
La dernière raison pour y aller est qu’on aime bien les lapins et les œufs en chocolat…bon il fallait bien la placer quelque part celle-là, comme ça au moins c’est fait et vous ne serez pas perturbés dans la suite de l’article.
Bref, on voulait vraiment aller à l’ile de Pâques
Dès notre arrivée on a été surpris, on s’attendait à ce qu’il fasse froid mais pas du tout ; il faisait certes moins chaud qu’en Polynésie, mais il faisait chaud quand même.
Pour changer, nous n’avions pas de logement à notre arrivée, mais heureusement ils pensent à tout sur cette île. Les touristes n’arrivant que par avion, et n’ayant qu’un voire deux vols par jour, les gérants des hôtels et camping attendent à l’aéroport et certains ont des petits stands. On en a fait plusieurs, mais celui que nous avons retenu est le Camping Mihinoa. Nous ne l’avons pas regretté, il n’était pas très cher, bien entretenu, avec un bon accueil et très bien placé en bord de mer où tous les soirs on avait droit à un superbe coucher de soleil.
Nous n’avions que 5 jours sur l’ile, on voulait donc optimiser. Malgré une nuit quasiment sans sommeil (on a pris l’avion à 2h du matin à Papeete et on n’a presque pas dormi dans l’avion), sitôt la tente montée on est partis à pieds pour une petite balade de quelques heures au bord des côtes et dans la ville, Hanga Roa. Cette bourgade est le seul endroit habité de l’île. On a découvert nos premiers Moais à la sortie d’Hanga Roa.
Le lendemain, on a fait une autre rando un peu plus longue pour aller à l’extrémité Sud de l’ile. Dans cette partie on y trouve le volcan Rano Kau. Un volcan éteint au cratère formant un cercle parfait d’1km de diamètre et de 300m de profondeur. Le fond est couvert de petits lacs formant un marécage semblable au « marais des morts » dans le seigneur des anneaux…il ne manquait plus que Frodon, Sam et Gollum. A côté du volcan se trouve le site d’Orongo, au bord d’une falaise plongeant dans l’eau bleu cobalt, c’est un village cérémoniel où se déroulait la compétition de l’homme oiseau.
On s’est ensuite renseignés un peu pour organiser la suite de la semaine. L’île étant petite et éloignée, tout coûte cher et les locations n’échappent pas à la règle, surtout que bon nombre de touristes qui viennent ici ont un gros pouvoir de consommation. En Bikets économes et sportifs comme on est, on s’est dit que l’île est petite (un peu plus de 50km de tour) et que ça pouvait très bien se faire en vélo, évidemment le moyen de transport le moins cher, quoi que le scooter était quasiment au même prix, mais on s’est dit qu’on en profiterait peut être plus en vélo.
Le lendemain matin, on est donc partis de bonne heure sur notre VTT pour aller à la rencontre des Moais. Dès la sortie de la ville, on a bifurqué sur une piste nous emmenant sur nos premiers sites ; ce n’était pas les grandes statues, mais d’autres sites archéologiques très intéressants, en bord de mer. Plus ça avançait et plus la progression était difficile…on avançait en plein face au vent, et sur une ile autant perdue dans l’océan, le vent vient de très très loin et souffle fort, très fort. On n’en pouvait plus, on avançait aussi vite que si on marchait, c’était horrible. Heureusement que les paysages étaient magnifiques et que la route était ponctuée d’arrêts Moais.
Le long de la route de nombreux chevaux semi sauvages pacageaient et nous regardaient avec un air moqueur et dédaigneux, on avait hâte d’arriver au bout de l’île pour enfin avoir le vent dans le dos et c’est surtout ici que se trouve deux sites super intéressants : Rano Raraku et Ahu Tongariki.
Rano Raraku est la carrière de l’île, c’est ici que tous les moais étaient taillés, il en reste quasiment 400, certains complètement achevés, d’autres juste commencés à sortir de terre. C’est comme si un jour, les sculpteurs avaient subitement déserté leur atelier pour ne plus jamais revenir. Après avoir achevé un Moai, il fallait l’acheminer vers son emplacement final, des fois à presque 20 km, sans le casser bien évidemment, autrement on le laissait sur place et il n’y avait plus qu’à recommencer. On trouve sur l’île de Pâques, plus de 3.000 Moais, certains perdus au milieu de nul part car abimés pendant le trajet.
Ahu Tongariki, c’est la carte postale, les Moais les plus connus, une grande plateforme de 200 mètres de long où sont alignés, dos à la mer, 15 Moais majestueux. Contrairement, à ce que l’on pourrait penser les Moais sont toujours (ou quasiment) dos à la mer, les yeux surveillant l’île et protégeant les habitants.
Enfin arrivés au bout de l’île, on va avoir le vent dans le dos… mais que nenni, quand on est arrivés au bout, le vent a arrêté de souffler et la route du retour, à l’intérieur des terres, était une succession de longues cotes avec très peu de descentes…à croire que l’île est penchée.
On a fait une cinquantaine de km en vélo dans la journée, avec de gros VTT très lourds, mais qu’est qu’on en a chié ; on pense l’un et l’autre ne jamais avoir autant souffert en vélo. Pour couronner le tout, on s’est pris une bonne averse.
Le jour suivant, nous avons fait une plongée le matin, car soit disant c’est une des eaux les plus claires du monde. Nous choisissons le club de plongée d’un des anciens plongeurs de l’équipe du commandant Cousteau. En 1978, le Calipso a fait une halte à l’île de Pâques, et il a décidé d’abandonner l’équipage et de rester là pour créer ce club de plongée où à l’époque, il n’y avait strictement rien. Une superbe plongée, l’eau la plus claire que l’on n’ait jamais vue, une visibilité de 30 mètres et encore il nous a dit que c’était moyen, d’habitude ils ont entre 60 et 70 mètres. Il n’y a pas beaucoup de poissons mais de beaux coraux, et un faux Moai au fond de l’eau (qui y a été placé pour tourner je ne sais plus quel film). L’après midi, nous reprenons nos super VTT pour faire une petite boucle, sur une piste cette fois un peu plus marrante, nous nous arrêtons à deux grottes, et d’autres sites de Moais. Cette balade sur une piste chaotique était très sportive et agréable, on a pu voir la beauté des paysages de l’île, un peu à l’écart des sites touristiques connus et faciles d’accès. Pour le coucher de soleil, nous nous posons sur le site de Tahai, soit disant le meilleur point de vue.
On voulait absolument voir le levé de soleil sur Ahu Tongariki, situé à l’autre extrémité de l’île ; pour notre dernière journée, nous louons donc un scooter pour y aller très tôt. Après un magnifique levé de soleil, nous partons vers les deux belles plages de l’île, Ovahe, peu connue, seuls au monde, et Anakena. C’est sur cette dernière qu’un groupe de polynésiens a débarqué avec leurs pirogues il y a plus de 1.300 ans. Un vrai décor de carte postale avec 7 Moais coiffés d’un pukao (chapeau) et en arrière plan une belle plage de sable blanc. Après un petit plongeon (avec de l’eau un peu fraiche 24 degrés, un peu difficile quand on s’est habitués à de l’eau à 30 degrés), nous repartons pour voir les quelques sites qui nous restaient à faire, dont la carrière à chapeau, située à l’opposé de la carrière de Moais, bah oui autrement cela serait trop simple.
L’île de Pâques nous avait attirés par ses Moais, mais nous a séduits par la beauté de ses paysages et par l’atmosphère qu’elle dégage. Malgré sa petite taille, on pourrait aisément y rester plus d’une semaine sans tourner en rond. Bref, nous avons adoré.
Un superbe reportage de plus à archiver avec de très belles photos, merci de nous faire partager votre aventure.
Bien amicalement.
Philippe
Franchement ça à l’air pas mal, mais… et les œufs alors ????
Magique.
Tout bonnement magique.
C’est génial malgré les nbx documents déja vus votre vécu m’enchanté.
j’ai l’impression qu’ils coupent l’herbe autour des moais ? ou bien vous pensez que quelque part c « naturel » ? parce que sinon cela signifiie qu’ils ont beaucoup de travail alors ? en tout cas magnifique, merci pour le vent c vrai qu’on a du mal a imaginer qu’il y en a ? on a l’impression que c désert …. tres belles fotos
merci !
mara
Bonjour tous les 2 ,
C’est tout simplement superbe !!!!! les photos sont , encore une fois , très belles ; les Moais font rêver ; et , on a même l’impression d’entendre le vent qui vos a tant fait soffrir pendant votre » balade » à vélos.
Bravo ,et merci de nous faire partager ce voyage .
à bientôt.
CHANTAL ET GUY.
Bonjour,
C’est le reportage le mieux illustré que j’ai jamais vu sur cette île mystérieuse.
Les photos sont très belles : félicitations !
Je continue de suivre assidument votre parcours.
Très amicalement.