Après Bagan, nous avons pris la direction du lac Inle, l’autre grand lieu touristique du Myanmar. Mais nous n’avons pas été directement à Inle, nous avons fait un stop à Kalaw pour rejoindre le lac à pieds.
Kalaw est une ville birmane de taille moyenne sans grand intérêt, si ce n’est son marché. Dans la région du lac Inle, un grand marché tournant a lieu tout les 5 jours dans des villes différentes. Quand on était à Kalaw, c’était le jour du « marché des 5 jours ». Une grande partie de la ville était encombrée d’étales de produits de toutes sortes. Comme dans la plupart des marchés birmans, nous retrouvions des fruits et légumes, de la viande, du poisson séché, des stands de nourriture de rue, du riz sous toutes ses formes (nature, soufflé, en galettes, brun, blanc, de montagne…), mais également des vêtements, des outils, quelques stands de souvenirs ou d’artisanat local.
Le lendemain matin on est parti pour un trek de 3 jours et 2 nuits pour rejoindre le lac Inle. Notre progression s’est effectuée dans les montagnes, les plantations de riz, légumes, piments… Les paysages étaient très jolis, les montagnes et valons étaient couverts de cultures de toutes sortes, et à tout stade de maturité : du vert pour le riz et le blé, du rouge pour le piment, du jaune pour le sésame, du marron pour les champs labourés…les versants de montagnes recouverts de ces petites parcelles donnaient une mosaïque de couleurs très charmante.
Certains points de vue nous donnaient l’impression d’être de retour en France.
Les journées de marche étaient ponctuées par la traversée de nombreux villages. En approchant de plus près la vie des campagnes birmanes, on se rend compte qu’il y a quand même un décalage avec nos campagnes : les champs sont cultivés à la main ou avec des bœufs, les moyens de transport de matériaux sont des charrettes à bœuf, il n’y a pas d’eau courante dans les villages, de l’électricité que quelques heures par jour ; mais c’est aussi cette vie d’un autre temps qui fait le charme et l’authenticité des villages.
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Le deuxième soir, nous avons dormi dans un monastère bouddhiste où on a pu approcher d’un peu plus près la vie des moines. Le mode de vie des moines est basé sur la méditation, ils y consacrent la majeure partie de la journée et sont bannies toutes distractions ou actions qui pourraient les en éloigner. Ainsi par exemple, les moines n’ont pas le droit de faire à manger, ça leur prendrait trop de temps ; pour se nourrir, les novices (jeunes moines) vont tous les matins à l’aube faire la quête dans le village, les habitants leurs donnent de quoi se nourrir. Passé 11h du matin, ils n’ont plus droit de se nourrir, jusqu’au lendemain matin.
En fin de trek nous avons rejoint la ville d’Intheim, en bordure du lac Inle. Nous prenons un sampan (nom des bateaux utilisés sur le lac) et commençons à avancer dans le labyrinthe des innombrables canaux bordant le lac. En route, nous traversons des villages flottants composés de maisons sur pilotis où les rues sont des canaux et le seul moyen de transport est le sampan.
Un peu plus loin, nous rentrons dans les jardins flottants. Ces étonnantes plantations de fruits et légumes sont en fait de longs treillis en bois soutenus par des tapis de végétation, plantés dans le lac. On se croirait dans des parcs à huitre où le mollusque est remplacé par des tomates, courges, fleurs…
Un peu plus loin, nous débarquons pour visiter le monastère de Kyaung Nga Hpe, le fameux monastère des « chats sauteurs ». Ce monastère planté au milieu de l’eau est en grande partie connu pour le spectacle où un moine a dressé des chats à sauter dans des cerceaux. Mais quand on y est arrivés, ce fut la grande déception, il y avait bien des chats mais ils ne sautaient pas ; a priori le moine était trop vieux et a arrêté ce spectacle.
Après nous traversons le lac et côtoyons des pêcheurs dont la technique de ramage est unique : ils sont debout à l’arrière du bateau, enroulent une jambe autour de la rame et font avancer ainsi l’embarcation en faisant des mouvement de jambe. C’est assez particulier mais cela semble efficace.
Le lendemain matin, nous avons loué des vélos pour essayer de longer le lac. Nous commençons par un monastère où des novices étudient. Ensuite, nous nous arrêtons dans un vignoble où une visite des caves était possible. Assez intrigués par la fabrication de vin birman, nous décidons d’y faire un crochet. Les vignes et la fabrication du vin sont assez semblables aux nôtres, il faut dire que le maître de chai, à l’origine du projet créé en 2002, est français.
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Suite à cette visite, nous faisons une petite dégustation : ça faisait 3 mois qu’on n’avait pas bu de vin, alors on a apprécié la dégustation. Le Sauvignon blanc était très bon. Situé idéalement sur une colline surplombant le lac Inle, on avait une des meilleures vues que nous pouvions espérer sur le lac. Avec 2 autres français rencontrés, lors de cette visite, Jojo et Pascal, on a donc décidé de prendre une bouteille et de la déguster en terrasse, à l’ombre d’un arbre, en admirant le lac. Un moment très agréable.
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Le lac Inle est un lieu très remarquable, les alentours et le lac lui-même grouillent de vie, des dizaines de villages sont plantés sur les berges, ou carrément dans le lac ; les nombreux pêcheurs utilisant des techniques artisanales (nasses en bambou, canne à pêche, petits filets), les réseaux de canaux entourant le lac, les jardins flottants… toutes ces particularités font de cet endroit un lieu inoubliable.
Pas de John deere?! 🙂 c’est drôlement joli tout ça ! Bizzzz
Trois mois sans pinard ça frôlait le rapatriement sanitaire!