19 mars 2024
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Espiritu Santo, l’île aux plages de rêve mais pas que…

Le Vanuatu était un peu une étape clé de notre tour du monde. En effet, cet archipel proche de la Nouvelle Calédonie nous intriguait par son isolement et sa confidentialité. Avant notre départ, lorsque nous parlions de notre trajet et des pays que nous allions visiter, très peu de personnes connaissaient le Vanuatu. Et pourtant, ce pays recèle des merveilles à faire pâlir beaucoup de voyageurs.

Une des particularités de ce pays est que jusqu’à son indépendance, en 1980, il s’agissait d’un condominium, seul pays au monde colonisé conjointement par les français et les anglais. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle tous les habitants (les Ni-Vanuatu) parlent soit français soit anglais, en plus de la langue nationale, le Bishlama (une sorte de mélange d’anglais et de français). Au delà de ces 3 langues officielles, la Vanuatu possède 110 langues vernaculaires, pour seulement 266.000 habitants ; ce qui en fait le pays au monde où le nombre de langues parlées est le plus important compte-tenu du nombre d’habitants. Quasiment chaque village a sa propre langue. Ce qui fait qu’aujourd’hui certaines langues sont en train de disparaître car il ne reste plus qu’une trentaine de personnes la parlant encore.

Comme dans beaucoup d’archipels, il est souvent très compliqué et/ou coûteux de voyager d’une île à l’autre. Comme nous n’y étions que 15 jours, nous nous sommes limités à 3 îles : Espiritu Santo, Malekula et Tanna, en faisant des stops à Port Villa, la capitale située sur l’île d’Efate mais sans la visiter.

A notre arrivée de Nouméa, nous atterrissons au petit aéroport de Port Villa, situé au milieu de la forêt tropicale. Nous prenons un mini bus de transport en commun (transport public de l’île) et déjà nous sommes dans l’ambiance : un rasta au volant écoutant du reggae ; on est passé dans plein de petits chemins déposant ça et là des personnes pour arriver jusqu’à notre homestay, un ensemble de bungalows, avec piscine, situé au bord de la mer… malheureusement il faisait déjà nuit et n’avons pas pu profiter de la vue.

Dès le lendemain matin, nous faisons le chemin inverse pour prendre un avion en direction de Luganville, capitale de l’île d’Espiritu Santo. Au moment de l’embarquement, on nous fait sortir dehors et là on voit le petit avion sur la piste, un petit coucou avec 16 places à bord, les consignes de sécurité sont faites directement par les deux pilotes qui passent la tête du coc pite !

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Dès notre arrivée, nous négocions un taxi pour nous emmener à Port Olry, petit village francophone de pêcheurs situé tout au Nord de l’île. Le taxi nous a déposé au bungalow où nous avions choisi de piquer la tente, sur la plage. Dès la sortie de la voiture, ce fut la stupéfaction, la plage de sable blanc devançait une mer à l’eau la plus cristalline que nous n’ayons jamais vue. L’ensemble plage, cocotiers, eau turquoise et bancs de coraux était à couper le souffle, on se serait cru dans un rêve…mais nous ne rêvions pas. En plus de ça, il faisait une chaleur torride, pas loin de 35°C. Pour couronner le tout, nous étions les seuls touristes dans le village, la plage rien que pour nous…

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Sitôt la tente montée, nous avons enfilé notre maillot de bain, et nous sommes jetés à l’eau avec nos masques et tubas. On avait tellement chaud qu’on voulait à tout prix se rafraîchir en se jetant à l’eau mais ce fut presque une déception : l’eau était tellement chaude qu’elle nous a même pas rafraichis, elle devait être quasiment à 32°C, mais quel bonheur tout de même.

On a nagé pendant un bon moment en ne sachant où donner de la tête. On passait au dessus des bancs de coraux en côtoyant  plein de poissons de toutes les couleurs. Dès la première demi heure, on avait déjà vu 5 tortues, alors que partout ailleurs où on avait plongé auparavant c’était exceptionnel d’en apercevoir une de loin. Ici, on a même pu en suivre une énorme pendant un quart d’heure, on l’a vue se nourrir d’algues, au gré de ses allers venues vers la surface pour reprendre de l’air. Ne voyant en nous aucune menace, elle nageait à quelques centimètres de nous comme si nous faisions partie du paysage.

Le deuxième jour, on a pris une petite pirogue traditionnelle pour aller se promener sur les îlots en face de la plage. Autant dire que pour les pêcheurs cela à l’air simple de ramer mais pour nous c’était un peu dur, surtout que les pagailles étaient bien lourdes. Pendant cette traversée, même si nous étions à quelques centaines de mètres de la plage, l’eau restait d’un bleu cristallin malgré la profondeur. Sur chaque îlot nous avons posé le bateau sur la plage déserte et avons plongé avec masque et tuba : le spectacle était à chaque fois aussi magnifique : des coraux bien vivants, de toutes les couleurs et toutes les formes, des poissons, une visibilité incroyable…

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Chaque soir, les enfants viennent se baigner dans l’eau et jouer au bord de la plage.

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On serait bien restés plus longtemps à Port Olry, mais on a préféré changer d’endroit, de peur de rater d’autres merveilles. Le troisième jour, nous avons donc pris la direction de Lonnoc, un peu plus au sud. La plage y était également très belle, mais moins impressionnante que celle de Port Olry. Peu de temps après notre arrivée, on a vu apparaître un énorme bateau de croisière dans la baie ; il a jeté l’ancre et des petites navettes ont fait des allers retours sur la plage voisine pour déposer pas moins de 2.600 touristes australiens. Leur bateau devait s’arrêter au Fidji mais un ouragan là-bas les a fait changer de chemin. Heureusement, très peu sont allés sur la plage où nous étions et beaucoup ont pris des pick-up pour vadrouiller l’île.

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Dans l’après-midi, nous avons marché jusqu’à un trou bleu ; ce sont des mares au beau milieu de la jungle où de l’eau saumâtre (mélange d’eau douce et d’eau de mer) a une couleur très caractéristique. Malheureusement, beaucoup de touristes australiens descendus du bateau de croisière avaient choisi cet endroit pour y faire trempette. Mais après avoir marché plus d’une heure en plein cagnard, on ne rêvait que d’une chose, se rafraîchir. On a donc fait abstraction du monde et on s’est jetés à l’eau : l’eau nous a refroidis tout de suite, mais quel plaisir. Ce « trou » faisait 7 ou 8 mètres de profondeur, mais l’eau était tellement claire que nous voyions dans le fond comme si on avait plongé la tête dans 50cm d’eau.

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Le jour suivant, on a repris un pick-up en direction de Luganville pour y faire de la plongée, on était assis sur de gros sacs de copra (de la noix de coco cuites, la principale économie de l’île) avec quelques passagers tous entassés à l’air libre.

L’île de Santo est aussi réputée pour la plongée en bouteilles. On a fait deux plongées, l’une sur une épave de bateau et l’autre sur une un site assez particulier.

L’épave de l’USS Coolidge est un immense paquebot de croisière transformé en navire militaire américain pendant la seconde guerre mondiale. Elle mesure 200m de long et la profondeur d’immersion va de 20 m à 70-80m. N’ayant que le niveau 1 de plongée, nous ne pouvions pas descendre en dessous de 20m, ce qui est dommage pour voir l’épave, mais la réglementation de la plongée au Vanuatu autorise les plongeurs de notre niveau à descendre plus bas, en étant accompagnés d’un instructeur de plongée. Nous sommes donc descendu à 33m. Ca valait vraiment le coup, l’épave, très bien conservée, est quasiment intacte : on peut y voir des salles de bain, des salles à manger avec les couverts et ustensiles de cuisine, des canons (rajoutés lors de la réhabilitation du bateau en navire de guerre), des obus et diverses munitions…

La seconde plongée était sur le site de « million dollar point ». Pendant la seconde guerre mondiale, les américains avaient investi une grande partie de l’île pour y créer des bases militaires. Ils y ont notamment créé des routes, bâtiments et l’aéroport de Luganville, ce qui a nécessité l’apport d’un nombre incalculable d’engin de travaux publics (tractopelles, camions, tracteurs, grues, élévateurs, jeeps…). A la sortie de la guerre, les GI ont voulu se défaire de tout le matériel acheminé jusqu’ici en les vendant aux anglais et aux français, alors colonisateurs de l’île, mais ceux-ci ont refusé de payer pour récupérer ces engins d’occasion. Plutôt que de ramener tout ceci aux Etats-Unis, les américains ont décidé de tout jeter à la mer. C’est ainsi que le site de « million dollar point » est en fait un immense cimetière d’engins de construction. Nous avons vadrouillé dans cet amas de métal, par 30m de fond, pendant près d’une heure, un spectacle assez étonnant, pas très naturel, mais très intéressant pour la plongée.

Le dernier jour à Santo, nous avons lézardé sur la plage à côté de celle où nous étions, et aussi la plus connue de l’île : Champagne Beach. Cette petite crique de sable blanc, bordée de cocotiers, à l’eau turquoise est très idyllique. On peut y rester des heures en se délectant du paysage. Mais notre plage préférée restera quand même Port Olry.

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Le dimanche, nous avons tenté de reprendre la route pour Luganville où nous prenions un avion pour aller sur l’île de Malekula, deuxième étape de notre séjour au Vanuatu. Nous avons tenté de prendre la route parce qu’il faut savoir (on ne le savait pas) que le rythme des transports est très particulier ici : étant un pays chrétien très pratiquant, tous les ni-vanuatus, mais vraiment tout le monde, va à la messe le dimanche. Ici on comprend vraiment la signification du jour du seigneur. On a attendu au bord de la route pendant presque une heure et demie et aucune voiture n’est passée. Quelqu’un qui se rendait à la messe à pied nous a proposé d’aller chez lui pour manger quelques fruits et attendre une voiture ou en appeler une au cas ou personne ne passerait. On l’a suivi et l’heure avançant, on lui a proposé d’appeler une voiture car nous ne voulions pas rater notre avion (il n’y en a que 3 par semaine pour Malekula). Il a appelé un de ses amis qui a l’habitude de transporter des personnes, notamment des touristes. Le prix qu’il nous proposait était exorbitant (10 fois plus cher qu’en semaine), mais nous a expliqué qu’ici c’était comme ça car aucune voiture ne circulait le dimanche et que le seul moyen de se déplacer était d’utiliser ces transports « affrétés ». Comme on ne voulait pas rater l’avion, on opté pour cette solution, à contrecœur. Cette mésaventure nous a un peu refroidis, voire mis en colère, mais au moins maintenant on sait qu’il ne faut pas chercher à se déplacer au Vanuatu un dimanche, ou autre jour férié.

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2 comments

  1. Berton chantal et guy (NIORT).

    Bonjour tous les 2 .
    Les îles du VANUATU sont très belles voire idylliques pour certaines ( je vote pour celle de port-orly ).
    Merci à vous pour ces superbes photos qui nous font rêver ( en nous sortant de cet atmosphère pluvieux ).
    Nous sommes le mercredi 26 , et je sais que bientôt nous verrons les parents de BICKET sur les photos.
    Bonne suite de voyage , et à bintou. CHANTAL( l’ordi souligne bintou)

    • Salut vous deux ,
      J essaye à nouveau d écrire , j espère cette fois avec succès .
      Vos voyages font vraiment rêver , ça donne plein d idée , on essaye de faire un Max de vacances cette année mais c’est impossible de vous rattraper 🙂
      On revient de 10 j a New York et un mois avant de l’île Maurice mais on vous a jamais croisé, on va essayer l Europe avec Lisbonne la semaine prochaine et Rome en famille un peu plus tard. Mais c’est pas vraiment sur votre liste de voyage.
      Donc Il vous reste plus qu a rentrer nous voir 🙂
      Vous nous manquez bien .
      Un petit skype possible un de ces jours ? Si oui envoyez un mail pour dire quand.

      La grosse bise

      Nienie et Jim

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